dimanche 8 mars 2009

En guise de bilan

Presque assez de recul pour analyser mon entrée dans la caserne. Et un premier constat : la beaufitude de l'expression "mon homme" ne se cantonne pas à une utilisation gendarmique. Loin de là. Sur facebook, copainsdavant, les forums, dans la rue, tout le monde s'y met. "Mon homme" est un boulanger, "mon homme" est tellement mignon...

Et ça marche aussi dans l'autre sens, Je te présente "ma femme"
Moi, mettant les pieds dans le plat : 
-Ah, je savais pas que vous vous étiez mariés!
Non non, juste une façon de parler

Autant pour moi, je suis un peu vieux jeu. Pour moi, le mariage donne le droit de présenter quelqu'un comme sa femme ou son épouse. 
Mais bon, à côté de ça je ne considère pas les termes, "amie", "compagne", voir "copine" comme  dégradants. Question de point de vue. Mais je m'éloigne du sujet. 

Donc oui, le terme qui a lancé l'idée du blog a évolué et s'est généralisé. Ou peut-être que je suis un peu sortie du milieu bobo-estudiantin dans lequel j'évoluais. A méditer. 

Avec ce nouveau recul, je me demande aussi, si par nature, avant même d'arriver, j'avais déjà jugé ce qui allait m'attendre. Le cliché de ces femmes de gendarmes... Au fond, je ne leur ai pas laissé leur chance...

Qu'importe, au final et avec tout le recul possible, je n'ai pas été déçue. Exactement ce que j'avais imaginé, mais en plus insidieux. 

On en rit, Lui et moi. Il me désigne du doigt les gens et me sort leurs secrets de polichinelles, ceux que tout le monde connaît mais qu'en présence de l'intéressé, ils font semblant d'ignorer. La plupart du temps, on rit, et si on nous demande, on ne sait rien.

Personnellement, je suis passée maître dans l'art de feindre la surprise indifférente. 

"On dit que D s'est fait refaire les seins l'an dernier. Tu te rappelles, elle a été "hospitalisée" quelques temps, il y a un an
- Ah ouais, vraiment ? 
- Tout le monde le sait...
- Dans ce cas" petit rire mi-entendu, mi-agacé. (dur à s'imaginer, mais très utile)

Ah, les microcosmes...

Un autre enseignements de ces quelques mois, si les "femmes" sont au courant, c'est surtout parce que leurs chers hommes sont les pires langues de vipères que la terre ait portée.
Ils savent tout, ils entendent tout, ils répètent tout en enflant leurs passages préférés et en déformant les moins intéressants. 
Sous les regards d'acier, les uniformes impeccables et les voix qui suintent la virilité, se cachent des êtres peu sûrs d'eux, qui s'ennuient et toujours prêts à glaner l'info qui pourra peut-être faire décoller leur carrière. 

J'exagère. Comme d'habitude. Mais Lui, qui n'est pas un grand bavard est au courant de tellement de choses, que je n'ose pas imaginer le nombre de ragots en circulation. 

Troisième bilan, qui me laisse d'ailleurs le plus perplexe, c'est le manque de hauteur que les gens ont par rapport à tous ces ragots. Tout le monde parle, personne n'écoute et surtout, personne n'ouvre les yeux. 
Parler, répéter, c'est tellement plus simple...
Si les gens regardaient, ils verraient V descendre en douce les cadavres de bouteilles vides tous les soirs, en allant promener son chien, ou bien la fille de G qui part habillée en petite fille modèle, un paire de talon aiguille et un habit en sky noir dépassant de son sac Hellokitty, ou bien sa femme, qui reçoit son ami en douce, pendant que son "homme "est en déplacement.

Je pourrais dire, colporter, ragoter. Mais si je peux percer tant de choses sans effort, c'est peut-être parce que les gens le veulent bien. Et je ne leur ferai pas ce plaisir d'entrer dans la danse. 

Alors le soir on ferme la porte, les volets, et loin de tout ça, on apprécie le calme de la vie à deux, au milieu de la grande marée bleue.