dimanche 20 janvier 2008

Comment j'ai basculé

-Bonjour, je m'appelle *** et je suis femme de gendarme.
-Bonjour ***!
J'ai basculé il y a plus de trois ans. L'alcool, le rock années 70 au fond de cette cave glauque se donnant le nom de bar... La musique, son odeur, mélange de cigarette, d'alcool et de parfum, je sais pas... 
J'ai pas tout de suite compris dans quoi je mettais les pieds. Au début, ça m'a pas inquiété. J'avais mon appart, il avait le sien, on se voyait quand nos emplois du temps le permettaient, on buvait, on fumait des clopes,on faisait l'amour, on se chamaillait, on sortait, on se poilait, le parfait petit couple dans la vingtaine. 
Puis les grands sentiments sont venus, les grandes déclarations, les fameux "pour toujours" qui souvent empoisonnent... Pas pour nous. Le poison est venu d'ailleurs. Je suis pacifiste, anti-militariste, à gauche toute, je hais Sarkozy, la répression... le cliché de l'étudiante gauchiste qui a tant hanté les postes de TV à la belle époque de la lutte contre le CPE. J'adore.
La gendarmerie, jusque là, je m'enfoutais, j'aimais ce type, gendarme à ses heures, qui me faisait marrer et qui a su me retenir malgré mon incapacité notoire à être stable sentimentalement. Puis les choses se sont gâtées. Il est entrée en école, il est sorti de l'école et il a été nommé... à l'autre bout de la France. Bam, 1000 km entre nous. 
En fait, non, c'est pas à notre rencontre que j'ai basculé. Quand je lui ai dit "tu sais, je pourrais peut-être venir m'installer avec toi..." il m'a regardé, il a souri et il m'a pris dans ses bras... C'est là que j'ai basculé.

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